De nombreux agriculteurs utilisent des pompes à moteur diesel pour irriguer leurs champs, en particulier dans les régions les plus arides du monde. ennos AG propose aux petits agriculteurs une alternative : une pompe alimentée par l’énergie solaire.
Dans les premières années de l’électromobilité, l’école d’ingénieurs de Bienne a fait sensation dans le monde entier avec ses succès dans le domaine des véhicules solaires. Grâce à cette publicité, un ingénieur indien a contacté Andrea Vezzini, professeur d’électronique industrielle à l’école, en 2006, pour discuter des pompes à énergie solaire. Il a expliqué qu’elles seraient idéales pour les agriculteurs des régions ensoleillées, car elles leur permettraient d’irriguer leurs champs sans utiliser de combustibles fossiles.
C’est cette conversation qui a incité la Haute école spécialisée bernoise, comme s’appelle aujourd’hui l’école d’ingénieurs, à mettre au point une pompe à eau solaire. À la fin de l’année 2015, l’école disposait d’un produit prêt à être commercialisé, une pompe de surface qui aspire l’eau des lacs et des rivières. Un an plus tard, ennos AG a été créée pour le commercialiser. Karin Jeanneret Vezzini, directrice générale, et son équipe ont progressivement développé l’entreprise et établi de nombreux contacts dans les pays du Sud. La pompe est désormais fabriquée en Inde, sous licence, par une société qui assure également une partie de la distribution.
La plupart des pompes sont vendues directement par ennos, principalement dans les pays d’Afrique de l’Est que sont l’Ouganda et le Kenya, mais aussi au Mali et en Afrique du Sud. L’entreprise a récemment commencé à vendre ses produits dans plusieurs pays d’Amérique latine. ennos commercialise les pompes par l’intermédiaire de distributeurs locaux, qui les vendent aux petits agriculteurs. Cela signifie que ces pays gagnent des emplois et de l’expertise – ennos forme les utilisateurs à l’utilisation des dispositifs d’irrigation grâce à un outil en ligne.
Six mille pompes solaires sans carbone sont déjà utilisées ; chacune d’entre elles permet d’économiser 950 kg de CO2 par an. La demande augmente régulièrement, les ventes ayant doublé chaque année au cours des dernières années. Jusqu’à présent, ennos propose la pompe en deux tailles (capacité de pompage de 0,5 et 2 ch), mais l’entreprise s’efforce d’élargir la gamme de produits pour répondre aux besoins des agriculteurs. Il existe déjà un accessoire qui permet de déterminer l’emplacement de la pompe par radio satellite et de bloquer son fonctionnement si nécessaire. L’outil, produit par une entreprise ougandaise pour le compte d’Ennos, sert de dispositif antivol et constitue la base d’un modèle de paiement au fur et à mesure, qui permet aux petits exploitants de payer la pompe par tranches, en fonction des rendements de leurs cultures. Le distributeur conserve le contrôle de la pompe jusqu’à ce qu’elle soit remboursée.