Fondée en 2018 dans le canton de Fribourg, la société Enoki accompagne les acteurs de l’immobilier vers l’intégration de plus de durabilité au sein des quartiers et immeubles qu’ils construisent ou rénovent. Avec comme objectif de faciliter les modes de vie durables, la jeune entreprise développe de nouveaux usages dans les quartiers, afin que chacun et chacune puisse se déplacer et consommer de manière durable et locale.
Actuellement, ce sont cinq collaborateurs et collaboratrices qui travaillent sur le terrain et dans les locaux fribourgeois d’Enoki avec une mission commune : faciliter les modes de vie durables. Concrètement, la jeune entreprise propose un processus d’activation de quartier basé sur une méthode nommée NeighborHub. Celle-ci repose sur des outils d’évaluation des besoins des habitants et de mesure de la performance de durabilité. Sa finalité est d’avoir un impact positif sur le climat, l’économie locale et la qualité de vie des habitants, tout en faisant indirectement appel aux solutions cleantech.
« Nous proposons cette solution aux développeurs immobiliers, dans le cadre de la construction de nouveaux quartiers, ainsi qu’aux communes, propriétaires et régies pour l’amélioration de la durabilité des quartiers existants qui représente à la fois un grand défi et la clé pour des villes durables et agréables à vivre», souligne Axelle Marchon, co-fondatrice de l’entreprise. La méthode d’activation de quartier proposée par la jeune entreprise fribourgeoise s’effectue en trois étapes distinctes.
Augmenter la durabilité au sein des quartiers
Dans un premier temps, l’équipe interdisciplinaire d’Enoki s’active à imaginer des solutions adéquates pour amener plus de durabilité au sein d’un quartier. Durant cette phase, elle évalue les potentiels et la faisabilité des projets à entreprendre et choisit quelles actions peuvent être mises en place. Pour ce faire, elle évalue en premier lieu les besoins des habitants et définit les fonctions et les aménagements à initier. Au terme de cette première étape, une proposition de plan d’actions est établie.
Mettre en place les nouveaux usages
Arrive ensuite la phase de mise en place des usages, des aménagements et de la dynamique de quartier. Enoki a recours à différents moyens pour réaliser cette étape à l’image de l’organisation d’ateliers participatifs, la création de partenariats locaux, la mise en place de services de proximité et l’organisation d’activités de sensibilisation ainsi que l’exécution d’aménagements (local de quartier, aménagements extérieurs). En collaboration avec des partenaires et prestataires locaux, la jeune entreprise propose un bouquet d’activités et de services sur-mesure pour favoriser le vivre ensemble, l’économie d’énergie, respecter les principes de l’économie circulaire, améliorer la santé des résidents et favoriser la mobilité douce et l’alimentation durable.
Partie intégrante de son processus d’activation de quartier, la jeune entreprise fribourgeoise veut donner les outils aux habitants pour des modes de vie durables. Ainsi, elle organise, avec différents partenaires, des ateliers de sensibilisation sur différents sujets. Fonctionnement d’un panneau solaire et économie d’énergie, plantation d’arbres fruitiers ou encore visite d’un site de production maraîchère locale : Enoki multiplie les occasions pour que les habitants se rencontrent tout en leur apprenant un peu plus sur des sujets concrets liés au développement durable.
« Afin de pérenniser la dynamique et permettre aux habitants d’être acteurs de leur quartier, nous facilitons la création et la mise en route d’associations de quartier et les soutenons pour la définition des statuts et leur gestion. Nous les accompagnons également dans l’organisation d’activités ou d’événements de quartier comme une fête des voisins ou une soirée jeux ». Au sein des quartiers, Enoki soutient également la mise en place de services comme le pédibus ou la livraison de paniers de légumes locaux.
Accompagner les habitants vers des modes de vie plus durables
La dernière étape du processus d’activation de quartier concerne l’accompagnement des habitants dans leur nouvelle dynamique de quartier. Il s’agit de soutenir les résidents dans l’exploitation des lieux partagés et l’organisation d’activités et de nouveaux services. Enoki se charge également de mesurer les performances de durabilité du quartier, faisant écho aux labels de quartier, aux critères ESG ou aux objectifs de développement durable (ODD) tels que définis par les Nations Unies.
Durant cette troisième étape, la jeune entreprise se retire gentiment et passe le témoin à l’association de quartier qui reprendra les rênes de la dynamique de quartier.
Des premières activations qui plaisent aux résidents !
Cette méthode a porté ses fruits lors de l’activation du quartier de Sébeillon, à Lausanne. A partir d’un sondage adressé aux locataires, plusieurs actions ont été soutenues ou entreprises : mise en place de jardins potagers communs, facilitation de l’usage du vélo et création d’une association de quartier, avec de premiers retours très positifs. Une autre activation est actuellement en cours de mise en place dans le quartier Gruvatiez, à Orbe. En exploitation depuis fin 2020, ce quartier compte 220 logements. Des ateliers participatifs ont été proposés aux habitants pour faire émerger leurs idées de durabilité en lien avec l’habitat.
Le quartier accueille désormais un micro-marché hebdomadaire et dispose d’un local où les habitants peuvent se retrouver et échanger. Un guide de gestes durables a également été édicté à l’intention des habitants. « Actuellement, nous poursuivons l’activation du quartier de Gruvatiez, notamment par la mise en place de l’association de quartier. Du côté de Sébeillon, nous allons maintenant proposer des ateliers de sensibilisation autour de la thématique de l’énergie alors que l’association, créée il y a moins d’une année, est en train de mettre en place son projet de boîte à livres tout en prenant soins de ses jardins potagers », précise Axelle Marchon.
Plusieurs projets en préparation pour le second semestre de 2022
Enoki est en train d’initier de nouveaux projets à l’échelle romande, notamment dans des quartiers existants. « Nous avons plusieurs projets d’activation en phase « imaginer » à travers toute la Suisse romande. Différents projets de conseil en stratégies durables sont également en cours », se réjouit Axelle Marchon. Selon le dernier rapport du Giec, il reste trois ans pour agir afin de nous assurer un avenir vivable. Le secteur de l’immobilier a son rôle à jouer en apportant des alternatives durables au cœur des lieux de vie des habitants.