Grâce à son procédé unique de recyclage des scories d’incinération, SELFRAG affiche des taux de récupération plus de trois fois supérieurs aux best practices actuelles. Opérationnelle depuis 2023, sa première installation dispose d’une capacité de traitement de 35 000 tonnes, soit une économie de plus de 25 000 tonnes de CO2 chaque année.
Récupérer les matériaux de base en augmentant le taux de recyclage des scories d’incinération (Incinerator Bottom Ash, IBA). Voilà l’ambition de SELFRAG, fondée en 2008 par un groupe d’investisseurs, scientifiques et ingénieurs engagés pour la sauvegarde de la planète. Leur technologie unique de fragmentation sélective permet de transformer ces déchets en valeur, dans une optique d’économie circulaire. Ce procédé innovant et breveté utilise des impulsions à haute tension – semblables aux éclairs – afin de récupérer les métaux et les minéraux. En produisant de puissantes ondes de choc, ces décharges permettent une séparation et un nettoyage efficace des composants des scories. «Nous sommes capables de revaloriser 50% des mâchefers, quand nos meilleurs concurrents affichent un taux de récupération de 15%», affirme Anton Affentranger, Chairman of the Board de l’entreprise. À la clé, non seulement la maximisation de la récupération des matériaux de valeur, mais aussi une réduction de moitié du volume de déchets à mettre en décharge, et une économie de CO2 estimée à 727 kg par tonne de scories traitées.
Avant d’intégrer sa technologie de fragmentation sélective dans les processus de recyclage, SELFRAG en a développé successivement plusieurs applications. À commencer par la recherche, un domaine auquel elle a commercialisé quelque 45 systèmes partout dans le monde, utilisés dans la préparation d’échantillons par des centres de renommée internationale – Queen’s University, The University of Queensland ou encore Goethe Universität. Autre marché, l’industrie des semi-conducteurs, pour le broyage et le recyclage du silicium, en Suisse, aux Etats-Unis et en Chine.
Mais c’est bien sur la gestion des déchets que l’entreprise mise aujourd’hui. Après des essais concluants dans une usine de valorisation thermique des déchets ménagers, SELFRAG a construit Centro Uno, sa première installation. Opérationnelle depuis mars 2023, elle traite les scories de trois incinérateurs suisses. Sa capacité de traitement de 35 000 tonnes par an devrait permettre d’économiser plus de 25 000 tonnes de CO2 chaque année. Dès 2025, Centro Due doit quant à lui permettre de recycler 45 000 tonnes de mâchefer par an. «Nous assumons tous les risques techniques, nous construisons, finançons et opérons nous-mêmes ces infrastructures dont le financement est sécurisé par Swiss Life», ajoute Anton Affentranger.
En 2023, SELFRAG a levé plus de 14 millions de francs pour poursuivre son développement technologique. D’ici la fin de la décennie, sept ou huit usines de recyclage devraient ainsi être opérationnelles en Suisse. «Notre technologie est peu gourmande en énergie, car nous optimisons la haute tension pendant des nanosecondes», souligne-t-il. Centro Uno produit en outre environ 20% de son électricité grâce au photovoltaïque. Des études de faisabilité pour ce type d’installation sont également en cours aux Etats-Unis et en Suède. Par ailleurs, SELFRAG oriente ses développements sur le recyclage des déchets électroniques. «Nous sommes très enthousiastes face au développement de l’entreprise, qui va de la recherche à la production», conclut-il.