Urbio a développé une solution basée sur l’IA afin de générer des variantes d’infrastructures énergétiques optimisées. Un outil d’aide à la décision qui devrait permettre aux bâtiments d’économiser plusieurs gigatonnes de CO2 cumulées d’ici 2050, au niveau européen.
Accélérer la transition des villes vers un modèle durable, en particulier dans le domaine du bâti: telle est l’ambition d’Urbio. Il faut dire que le chantier est vaste pour décarboner ce secteur, les bâtiments étant responsables de près de 40% des gaz à effet de serre en Europe. Comment identifier la solution énergétique qui aura le plus d’impact? Comment prioriser les projets? «L’approche est actuellement assez aléatoire, avec de nombreux risques associés», relève Sébastien Cajot, CEO et cofondateur de l’entreprise. «En combinant automatiquement des dizaines de bases de données, notre solution permet au contraire d’orienter les acteurs de la transition énergétique vers les projets dont la valeur ajoutée financière et climatique est la plus forte.» La solution développée par l’entreprise est basée sur l’intelligence artificielle. Le CEO la qualifie volontiers de «Google Maps de l’énergie»: il s’agit d’une plateforme numérique permettant d’accéder simplement, via des cartes interactives, à toutes les informations énergétiques utiles à l’échelle du bâtiment, et donc aussi du territoire.
Cet outil d’aide à la décision permet non seulement d’accélérer et de prioriser les projets, mais aussi de sécuriser les investissements en simulant notamment les coûts, les bénéfices et l’impact CO2 des mesures envisagées. Il offre plusieurs fonctionnalités, parmi lesquelles le «Generative Design» dont les algorithmes permettent de générer plusieurs scénarios énergétiques. Un brevet vient par ailleurs d’être déposé pour protéger le mode d’interaction entre les utilisateurs et l’intelligence artificielle. «Notre solution est capable de trouver des scénarios jusqu’à 15% plus impactant en termes de réduction des émissions de CO2, et permet de consacrer dix fois moins de temps aux avant-projets énergétiques», précise Sébastien Cajot. D’ici à 2050, Urbio estime qu’elle permettra d’économiser plusieurs gigatonnes de CO2 cumulées à cette date.
L’entreprise s’adresse aux fournisseurs d’énergie, aux bureaux d’ingénieurs-conseils et aux acteurs de l’immobilier. En Suisse, elle collabore avec des énergéticiens majeurs, tels que Romande Energie, OIKEN et Groupe E, entre autres. Elle est également présente à l’international, notamment en Allemagne et en Belgique – où sa solution a été sélectionnée dans le cadre du plan net zéro de la ville de Bruxelles. Cette technologie permet en effet de simuler l’impact des mesures des plans climats, à l’échelle d’une ville ou d’une région. Urbio a d’ores et déjà levé 4,5 millions d’investissements, dont près de la moitié d’investisseurs capital-risque professionnels. Une levée de fonds supplémentaire va permettre d’assurer sa croissance à l’international. «Nous souhaitons avoir l’impact le plus fort possible sur la décarbonation du bâti», conclut-il.