Les entreprises actives dans les cleantech en Suisse ont levé 826,9 millions de francs en 2022. Ce chiffre s’explique notamment par l’impressionnante levée de fonds réalisée au début 2022 par ClimeWorks (600 millions de francs). Mais pas que. L’essor des cleantech est bien réel en Suisse. La somme levée l’an dernier est ainsi un record, avec un montant quatre fois supérieur à celui de 2021. C’est un article du quotidien AGEFI qui donne ces nouvelles réjouissantes. Il se fonde sur les témoignages d’experts du domaine, dont Eric Plan, secrétaire général de CleantechAlps.
Le record d’investissement dans les cleantech aurait quand même été battu l’an dernier même sans tenir compte du succès de ClimeWorks, précise Stefan Kyora rédacteur en chef de Startupticker. « En 2016, [les cleantech] ont drainé grosso modo 30 millions de francs d’investissement. Trois ans plus tard, elles levaient 370 millions, soit 12 fois plus », précise de son côté Eric Plan, toujours dans l’article de l’AGEFI.
Les chiffres 2022 ne sont pas encore totalement définitifs et ils dépendent aussi de la définition que l’on veut bien donner aux cleantech. « Notre définition englobe tous produits, services, solutions ou technologies qui permettent une utilisation pérenne des ressources énergétiques ou naturelles ». Et ces chiffres ne tiennent également pas compte des sociétés vendues à des groupes étrangers.
Les technologies environnementales en pole position
Parmi les levées de fonds marquantes de 2022, outre ClimeWorks, l’article cite InfraScreen, Edaphos, Aeler Technologies, Bcomp et Planted Food. « Les sous-secteurs les plus porteurs des cleantech sont les technologies environnementales, à l’image de Climeworks, et l’énergie, comme la licorne tessinoise Energy Vault qui conçoit des tours en béton servant de batterie.
A leurs côtés, l’agritech gagne en importance avec des projets comme celui de Planted Food. Plus petits en termes de volumes d’investissement, les autres segments sont les nouveaux matériaux comme ceux mis au point par le fribourgeois Bcomp, mais aussi les économies d’eau, la mobilité et l’hydrogène », rappelle Eric Plan.
Sur la même lignée en 2023 ?
Les investissements dans les cleantechs affichent une accélération « qui a suivi la même courbe que celles dans les biotechs, avec un retard d’environ dix à quinze ans », décrit Eric Plan. Ce dernier s’attend à ce que cette tendance se poursuive en 2023, mais « peut-être pas avec une croissance aussi forte. Un coup de frein est possible, à l’image du reste du marché. »
Source : Article AGEFI du 24 février, écrit par Sophie Marenne